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N°3 - Entrevue avec Julien Bouvier

Dans l’ombre des terrains, le rôle essentiel de l’ostéopathe. Un acteur discret mais indispensable qui œuvre pour le bien-être des joueurs.

Ce nouvel épisode au cœur de l’équipe fanion du CS Vienne rugby vous emmène en coulisses, dans le monde crucial de l’ostéopathie.

Découvrez comment Julien Bouvier, ostéopathe du club, contribue à maintenir l’équilibre de notre belle équipe première.

  • Julien, présente-nous ton parcours.

J’exerce depuis 2013. Lors de ma dernière année d’étude, j’ai pu faire un stage à l’AS Macon sur toute la saison 2012-2013, et donc lorsque j’ai été diplômé, étant originaire de Vienne, je me suis rapproché du vice-président de l’époque Laurent Bazin qui m’a présenté à Laurent Hernandez, le kiné, et c’est ainsi que j’ai intégré le staff médical en tant qu’ostéopathe, et en tant que soigneur. C’est ma 10eme saison au club.

©Photo par MadMax Studio
©Photo par MadMax Studio

"À ce niveau là ça va vite et ça tape fort "

  • Comment ton approche envers le traitement des joueurs de rugby diffère-t-elle de celle appliquée à d’autres athlètes ?

La spécificité du rugby, par rapport à la grande majorité des autres sports, tient au fait que c’est le sport de contact par excellence, et à ce niveau-là ça va vite et ça tape fort ! On a donc à faire à des joueurs qui sont en permanence plus ou moins blessés, ou en tout cas qui ont toujours plus ou moins mal quelque part.

Concrètement cela signifie que l’on travaille sur des douleurs dont on sait qu’il y a de grandes chances pour qu’elles reviennent après le match suivant.
On essaie de maintenir les joueurs au mieux de leur forme avec les contraintes qui sont celles de ce sport.

Maintenant, le staff sportif et les dirigeants sont des gens qui connaissent très bien le rugby, qui ont pleinement conscience de ces contraintes, et qui ont une culture bien plus fine du médical souvent que dans d’autres sports.
Cela facilite grandement notre travail car nous avons leur confiance et les discussions sur l’état de tel ou tel joueur, sur sa disponibilité ou non, sont toujours faciles, et nos recommandations systématiquement écoutées.

De plus, les groupes sont élargis pour permettre une rotation, et remédier aux blessures qui de toute façon surviendront au cours de la saison, ce qui nous permet tout de même de pouvoir prendre le temps qu’il faut lorsque nous estimons que c’est nécessaire.

  • Comment adaptes-tu tes traitements en fonction des différentes positions de jeu sur le terrain, compte tenu des exigences spécifiques de chaque poste ?

Un traitement va dépendre de la pathologie, ou en tout cas des douleurs que présente le joueur. À ce titre, je vais par exemple voir souvent les premières lignes pour des douleurs cervicales, les 3/4 auront plus tendance à venir pour des douleurs musculaires des membres inférieurs.

Mais encore une fois, le traitement sera fonction de ce que présente le joueur, plus que de son poste.

  • Quelles sont tes recommandations pour les joueurs de rugby en termes de préparation physique avant et au cours de la saison ?

Ce que je peux dire c’est que tout le monde est bien conscient qu’on ne peut pas entrer sur un terrain de rugby comme on va faire un footing le dimanche, ce serait beaucoup trop dangereux.

Les préparateurs physiques sont parfaitement intégrés au sein des staffs depuis longtemps. La difficulté réside plutôt dans le fait que, si tous les joueurs d’un groupe aiment le rugby, il y en a souvent une partie qui porte un intérêt tout relatif à la préparation physique.

Mon conseil pour les joueurs: écouter son prépa, tout simplement !
(et éventuellement de râler un peu moins).

©Photo par MadMax Studio

"La majorité des blessures au rugby sont liées à des traumatismes directs"

  • Quels sont les signes avant-coureurs à surveiller pour éviter les blessures et comment ajuster les entraînements en conséquence ?

Alors il est très difficile de répondre à cette question car la majorité des blessures au rugby sont liées à des traumatismes directs (entorses, fractures, hématomes, commotions cérébrales…)

Comme je le disais tout à l’heure, les joueurs ont toujours plus ou moins mal quelque part, donc il est très fréquent que l’on adapte les entraînements, mais surtout en fonction des douleurs/blessures apparues suite à un match ou un entraînement.

Ce que l’on peut dire tout de même, c’est qu’une bonne préparation physique, une bonne observance des soins après une blessure, sont des éléments essentiels dans la prévention des blessures.

  • Qu’est ce qui te motive le plus dans ce championnat de Nationale?

Ce qui me motive en premier lieu, c’est évidemment la formidable épopée de la saison dernière. Lorsque l’on vit des saisons comme celle que l’on a pu vivre l’année dernière, on a forcément envie d’aller voir ce qu’il se passe au-dessus !

Ensuite, il y a le côté « fan de rugby », c’est forcément stimulant de se dire que l’on va aller affronter des équipes comme Albi, Carcassonne, Narbonne et d’autres, qui sont des grands noms du rugby français.

Et enfin et surtout, c’est de comprendre comment fonctionne une division professionnelle. Je vois cette saison presque comme une année de formation ou il faut essayer de comprendre ce que nous pouvons faire, à notre niveau, pour continuer de grandir ensemble. 

Merci Julien d’avoir joué le jeu en répondant à ces quelques questions. Nous te souhaitons le meilleur pour la suite de la compétition.

Retrouvez la fiche de Julien dans la rubrique staff de l’équipe première.

Continuons de grandir ensemble

©Photo par MadMax Studio

Petite anecdote :

Lors d’un match à domicile, Emori Waka (le N°15 à ce moment là) reste au sol au moment du regroupement.
Julien et Gabriel (le médecin) se rendent compte de la situation. Le joueur vient de se prendre une fourchette (doigt dans l’œil), rien de grave mais Gabriel demande à Julien une dosette de sérum physiologique. Emori commence à se débattre vigoureusement, même si ce n’est jamais agréable de recevoir des gouttes dans les yeux, cette réaction semble étrange. Julien va tout simplement se rendre compte qu’il s’est trompé et a donné au médecin une dosette d’antiseptique…
Au moins, Emori n’aura pas eu de risque d’infection ! Malgré cette mésaventure, les ciel et blanc gagnerons ce match.

 

Alors, un autre conseil de Julien :
Ne pas confondre le sérum physiologique avec une dosette de chlorhexidine

©Photo par Maximiliann - Sileance
©Photo par Maximiliann - Sileance

Petite anecdote :

Lors d’un match à domicile, Emori Waka (le N°15 à ce moment là) reste au sol au moment du regroupement.
Julien et Gabriel (le médecin) se rendent compte de la situation. Le joueur vient de se prendre une fourchette (doigt dans l’œil), rien de grave mais Gabriel demande à Julien une dosette de sérum physiologique. Emori commence à se débattre vigoureusement, même si ce n’est jamais agréable de recevoir des gouttes dans les yeux, cette réaction semble étrange. Julien va tout simplement se rendre compte qu’il s’est trompé et a donné au médecin une dosette d’antiseptique…
Au moins, Emori n’aura pas eu de risque d’infection ! Malgré cette mésaventure, les ciel et blanc gagnerons ce match.

Alors, un autre conseil de Julien :
Ne pas confondre le sérum physiologique avec une dosette de chlorhexidine…

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