au coeur de l'équipe fanion N°12
Ce samedi, nos Ciel et Blanc affronteront Orléans à domicile. Un match très important lors duquel nos Viennois auront besoin du soutien de tous pour s’imposer sur nos terres.
En attendant ce choc rugbystique, nous avons échangé avec Pierre Chapelle, Capitaine du CS Vienne rugby. Au delà d’être un très bon joueur, Pierre est également une personnes qui incarne parfaitement les valeurs exigées pour endosser ce rôle central.
Chaque saison est rythmée par des hauts et des bas, et cette année n’a pas fait exception. Si je devais retenir un moment marquant en négatif, ce serait notre défaite contre Mâcon. On y allait sûrement trop confiants, avec un brin de suffisance, et on a été rappelés à l’ordre. Ce match nous a appris que rien n’est jamais acquis et qu’il faut toujours respecter l’adversaire. En revanche, notre victoire contre Rennes est un moment fort. Ce match clôturait un bloc de quatre rencontres où nous avons enchaîné autant de victoires, nous permettant de nous installer solidement à la troisième place. Mais au-delà du classement, c’est l’émotion collective qui nous a marqués. Ce jour-là, on a ressenti quelque chose de spécial dans le groupe, une cohésion et une dynamique positive qu’on n’avait pas forcément trouvées auparavant.
Cette saison, c’est avant tout une histoire de reconstruction et de résilience. Après être descendus d’un niveau l’an dernier, il aurait été facile de sombrer dans le doute. Mais au lieu de ça, on a su se remobiliser, poser de nouvelles bases et reconstruire un collectif solide. Individuellement, ça a été une belle leçon d’humilité et de persévérance. Rien n’est figé dans le sport, et chaque saison est un nouveau défi. Collectivement, cette année nous a prouvé qu’avec du travail et de la cohésion, on pouvait retrouver du plaisir et de la performance.
Sportivement, la victoire contre Rennes reste mon plus beau souvenir pour toutes les raisons évoquées plus haut. C’était une victoire pleine de sens, avec une vraie osmose dans l’équipe. Et si je dois citer des moments plus légers, je ne peux pas oublier toutes les fois où Théo Minodier se fait découper lors de ses relances à la main. J’avoue que ça me procure un réel plaisir.
Sur un terrain, la communication, c’est un levier essentiel. Dans les moments de tension, j’essaie avant tout de garder mon calme et de transmettre cette sérénité à mes coéquipiers. Si l’on reste lucide, on garde espoir et on évite de tomber dans la panique. Quand un joueur fait une erreur, mon rôle est de le rassurer et de lui permettre d’aller de l’avant. Il ne sert à rien d’appuyer sur la faute ; mieux vaut l’aider à tourner la page immédiatement. Mais la communication ne repose pas uniquement sur moi : j’aime laisser d’autres leaders du groupe s’exprimer aussi. Cela permet d’apporter un discours varié et de ne pas toujours entendre la même voix.
Avec l’arbitre, mon approche est simple : respect et calme. Non seulement parce que c’est une question de valeurs, mais aussi parce qu’un bon relationnel avec l’arbitre peut parfois jouer en notre faveur. Si l’on reste constructifs, on maximise nos chances qu’une future décision penche de notre côté. À l’inverse, être dans l’opposition systématique ne mène jamais à rien de positif.
Être capitaine, ce n’est pas seulement porter un brassard. C’est être exemplaire, sur le terrain. Cela passe par le jeu, la discipline, mais aussi l’état d’esprit. Un bon capitaine doit savoir communiquer et éviter d’envoyer de mauvais signaux à ses coéquipiers. Il doit aussi être impliqué à l’entraînement : c’est là que se construit le collectif. Je suis sans doute le premier à déconner et chambrer un peu tout le monde, mais il y a un temps pour tout. Savoir basculer entre sérieux et légèreté, c’est important pour l’équilibre du groupe. Enfin, le discours, c’est peut-être le plus compliqué. Trouver les bons mots au bon moment, ce n’est pas inné. C’est aussi pour ça qu’avoir des vice-capitaines solides est crucial : ils apportent un regard et une énergie complémentaires.
Quand les gars m’ont élu capitaine, la première chose que j’ai dite en m’adressant à eux, c’est : « Je m’en bats les co***les d’être capitaine » C’est sorti tout seul, nature peinture, sans filtre… Avec le recul, je me rends compte que j’ai sûrement mal choisi mes mots. Ce que je voulais vraiment dire, c’est que ce n’était pas un titre ou un brassard qui allait changer ma façon d’être. Mon objectif restait le même : jouer pour l’équipe, donner le meilleur de moi-même et être un coéquipier avant tout. Je ne voulais pas me placer au-dessus du groupe, mais faire en sorte que le respect vienne naturellement, grâce ce que je fais sur le terrain et non parce que j’ai ce statut de capitaine. Mais pour être honnête, c’est quand même une immense fierté. C’est ma troisième saison à Vienne, et l’an prochain sera la quatrième. Ce club, je l’aime, et pouvoir en être le capitaine, c’est un vrai honneur.
Merci beaucoup à Pierre pour cet échange ! En souhaitant le meilleur à nos joueurs pour ce week-end.